(Version provisoire)
Devenir oblat, bénédictin ou autre, c'est
répondre à une vocation.
Une vocation est
un appel de Dieu.
Un appel de Dieu se reçoit rarement comme un appel téléphonique, un mail ou une lettre recommandée. Dieu aime trop notre liberté pour forcer notre réponse. Il procède habituellement par "motions" (bien que, pour Saint Paul sur le chemin de Damas, cela ce soit passé différemment...)
Une motion est un
ressenti dans son âme. Une impression, un intérêt soudain pour quelque chose de nouveau, un appel.
Dans le cas de l'oblature bénédictine, il est fréquent que cet appel soit reçu lors d'une visite à une abbaye ou à un monastère.
Le premier réflexe doit être bien évidemment la prière : "
Seigneur, que se passe-t'il ? Veux-Tu me dire quelque chose ? Veux-Tu me demander quelque chose ?"
Comme le Seigneur Jésus est infiniment logique, Il ne manquera pas de répondre.
Ses réponses, tout comme Lui, sont infiniment variées. Ce peut être une prière trouvée dans un livre de chevet qui concerne justement la préoccupation du moment, ou le propos de quelqu'un que l'on croise, ou une idée qui s'impose à son esprit : "
Tiens, si je faisais ceci ou cela ? Si j'assistais a telle cérémonie ? Si j'allais à tel endroit ?" Etc.
L'oblature bénédictine a une spécificité. Un laïc ne devient pas oblat bénédictin de l'Ordre mais d'une abbaye ou d'un monastère. L'oblature bénédictine est
intégration à une communauté librement choisie. Elle est l'aboutissement d'un intérêt pour un établissement, puis pour une communauté de frères (ou de sœurs). Quelqu'un a dit : "
Ce n'est pas vous qui choisissez un monastère, c'est le monastère qui vous choisit". Et Dom Guéranger, dans son guide des oblats, dit : "
Il doit y avoir au départ une attirance sensible pour un endroit précis".
La deuxième étape est la retraite. Chez les Bénédictins, une retraite dure une semaine. Prenez vos dispositions à l'avance. Demandez à rencontrer le Maître des oblats et faites-lui part de votre chemin.
Il a une grâce d'état pour vous répondre, pour vous conseiller, pour vous guider sur ce chemin.
En général, une retraite d'une semaine est suffisante pour savoir si l'oblature est ce que Dieu vous propose ou non. L'intérêt de la semaine passée au monastère en question est que vous aurez aussi l'occasion de rencontrer quelques moines ou moniales, voire de sympathiser avec un ou deux, même s'il n'est pas prévu de leur parler. Et à la fin de la retraite, au moment de partir, si vous vous dites : "
J'étais bien ici, je reviendrais volontiers" alors il est possible que vous ayez la vocation à l'oblature auprès de ce monastère.
L'étape suivante est de communiquer votre souhait d'entreprendre le chemin vers l'oblature au Maître des oblats que vous avez déjà rencontré. Il vous conseillera alors probablement d'acquérir un ou deux ouvrages de base : la
Règle de saint Benoit et probablement le
guide des oblats de Dom Prosper Guéranger. Ensuite, si vous manifestez fermement votre souhait d'entreprendre le chemin, il vous déclarera "regardant" c'est-a-dire ouvert à l'appel éventuel de Dieu et désireux d'en savoir plus sur l'oblature bénédictine.
A ce moment, vous rentrez chez vous et vous commencez à lire les ouvrages précédemment cités. Vous pouvez également consulter avantageusement sur Internet le
Portail des oblats et oblates bénédictins (le site que vous visitez actuellement) et un site Web sur la
liturgie des Heures. Si votre lecture vous plaît, vous aurez envie d'acheter aussi le livre "
Liturgie monastique des Heures" (en français) utilisé dans le monastère où vous étiez. L'éditeur de tous les ouvrages bénédictins le plus connu et le mieux achalandé est l'
abbaye Saint Maurice de Clervaux, au Luxembourg (à ne pas confondre avec l'abbaye de Clairvaux en France). Sachez déjà que, si vous commencez à réciter régulièrement la liturgie des Heures, vous avez probablement la vocation à l'oblature.
Si vous persévérez un an, revenez faire une retraite au monastère, puis pendant votre séjour, reprenez rendez-vous avec le Maître des oblats et faites-lui part de votre chemin. Ouvrez-lui votre cœur, souvenez-vous qu'il a une grâce spéciale pour vous comprendre et vous guider. S'il détecte - avec l'aide de l'Esprit-Saint - votre sérieux dans le désir de poursuivre le chemin, il est probable qu'il vous proposera soit de poursuivre comme
regardant, soit de devenir
postulant. La différence importante entre les deux états est que celui de regardant est symbolique, alors que celui de postulant est déjà un lien juridique entre vous et la Communauté, même s'il est temporaire et sans engagement de quiconque envers quiconque. De plus, le postulant devient en quelque sorte frère potentiel de la Communauté et, à ce titre, est inclut dans la prière qui termine toutes les célébrations bénédictines : "
Reste avec nous Seigneur, et avec nos Frères absents". Les Frères absents, ce sont les moines absents du monastère ce jour-là, mais aussi les oblats et les postulants.
La période de postulant dure en moyenne de un à trois ans, qui servent à exercer la détermination du candidat à l'oblature. Si, au bout de un ou trois ans (et de x retraites supplémentaires) le candidat est toujours déterminé, alors il peut demander à faire l'oblation auprès de ce monastère.
Voici le contenu de la cérémonie de l'oblation chez les Bénédictins :
- Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
R/ Amen.
(Psaume 66)
(Doxologie)
Le célébrant :
Q/ Que demandez-vous ?
Le postulant :
R/ La miséricorde de Dieu et votre confraternité en qualité d'oblat de notre très saint Père Benoit.
Le célébrant :
- Mon fils, vous connaissez suffisamment, non seulement pour l'avoir lue, mais encore pour l'avoir essayée et pratiquée pendant tout le cours d'une année, la loi sous laquelle vous voulez militer. Vous n'ignorez donc pas les conditions de l'engagement à contracter pour entrer dans notre confraternité. Que si vous êtes résolu à observer les salutaires préceptes de notre saint Père Benoit, approchez, si non, vous êtes libre de vous retirer.
(Le postulant s'approche)
Q/ Voulez-vous renoncer aux vanités et aux attraits du monde ?
R/ Je le veux.
Q/ Voulez-vous entreprendre la conversion de vos mœurs suivant l'esprit de la Règle de notre Père saint Benoit et observer les statuts des oblats ?
R/ Je le veux.
Q/ Voulez-vous persévérer dans votre sainte résolution jusqu’à la mort ?
R/ Je le veux avec l'aide de la grâce de Dieu.
Le célébrant :
- Rendons grâce a Dieu.
- Que Dieu vous vienne en aide. Puisque vous mettez votre confiance dans Son secours, il vous est permis de faire votre oblation.
(Lecture de la formule d'oblation)
../..
(Le document est daté et signé par le nouvel oblat, puis il le remet au célébrant qui le dépose sur l'autel)
(Après quoi, l'oblat, à genoux, les mains croisées sur la poitrine, dit
- Reçois-moi, Seigneur, selon Ta promesse, et je vivrai; et ne permets pas que je sois confondu dans mon espérance.
(Ensemble)
- Seigneur, prends pitié, O Christ, prends pitié, Seigneur, prends pitié.
- Notre Père...
Le célébrant :
- Prions le Seigneur.
- O Dieu, qui as daigné départir à notre bienheureux Père saint Benoit l'esprit de tous les justes, accorde à ton serviteur que, rempli du même esprit, il accomplisse fidèlement les promesses que, par Ta grâce, il vient de faire. Par Jésus, le Christ, Notre Seigneur.
R/Amen.
- Prions le Seigneur.
- O Dieu qui as voulu que la bienheureuse Marie toujours vierge, demeure du Saint-Esprit, soit présentée au temple, accorde-nous, nous T'en prions, de mériter par son intercession d'être un jour présentés dans le temple de Ta gloire, par le Christ Notre Seigneur.
R/Amen.
- En vertu de ma charge, par les mérites du saint patriarche Benoit, de sa sœur la vierge sainte Scolastique et de tous les saints et saintes de notre Ordre, nous vous recevons dans notre Société et Fraternité, vous donnant part à toutes les bonnes œuvres qui se font avec le secours du Saint-Esprit dans ce monastère.
- Que Dieu vous reçoive au nombre de Ses élus, qu'Il vous accorde la persévérance finale, qu'Il vous protège contre les embuches de l'ennemi et qu'Il vous conduise au royaume éternel, Lui qui règne dans les siècles des siècles.
R/Amen.
- Que la paix et la bénédiction du Dieu tout puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, descendent sur vous et demeurent à jamais.
R/Amen.
A Ganagobie, le 22 septembre 2012.
EDIT 22 septembre 2022 : Dix ans, déjà !
Laus Deo. "
Comment rendrais-je au Seigneur tout le bien qu'Il m'a fait ?" (PS 115).